Sepa : le standard de paiement européen qui commence à affoler les PME
Christine Lejoux | 23/09/2013, 16:04
Les entreprises, et tout particulièrement les PME, n’ont plus que jusqu’au 1er février 2014 pour se conformer à Sepa, le nouveau standard européen en matière de virements et de prélèvements. Passé ce délai, les opérations réalisées au format national seront refusées par les banques, ce qui représentera un sérieux risque opérationnel pour les entreprises.
l n’y a pas le feu au lac, mais presque. Ce lundi 23 septembre, Pierre Moscovici, ministre de l’Economie et des finances, et Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, se sont fendus d’une conférence de presse commune sur le thème a priori peu glamour de l’espace unique de paiements en euros, Sepa (Single Euro Payments Area).
Les deux hommes ont lancé « un appel à la mobilisation générale » des entreprises, et plus particulièrement des PME, pour que celles-ci « procèdent aux investissements nécessaires au passage à Sepa. »
C’est qu’il y a urgence : le 1er février 2014, les entreprises et les administrations devront avoir adopté ce nouveau standard européen en matière de virements et de prélèvements, qui s’inscrit dans le prolongement du passage à l’euro.
Un risque pour l’activité des entreprises
Passé ce délai, les opérations encore effectuées dans les formats nationaux seront tout simplement refusées par les banques. D’où un véritable « risque opérationnel » pour les entreprises, a souligné Pierre Moscovici. En clair, les sociétés retardataires ne seraient plus en mesure de payer leurs salariés, leurs fournisseurs, pas plus qu’elles ne pourraient recevoir les paiements de leurs clients.
De la même façon, une semaine plus tôt, la Confédération générale des PME (CGPME) avait exhorté les entreprises à « ne pas louper cette échéance, afin de ne pas mettre leur activité en danger. » Un risque d’autant plus grand que les entreprises françaises réalisent encore la moitié de leurs virements au format national, a indiqué le ministre de l’Economie, précisant que « beaucoup reste à faire dans le cas des PME. » Une proportion qui grimpe à 97% dans le cas des prélèvements, a ajouté Christian Noyer.
Et les entreprises des autres pays européens ne sont guère plus avancées, selon le gouverneur de la Banque de France. Lors du conseil Ecofin du 14 mai, les ministres des finances de l’Union européenne avaient d’ailleurs « regretté que la migration vers Sepa soit loin d’être achevée », et avaient « invité tous les Etats membres à renforcer considérablement leurs actions de communication », en la matière.
Sepa : le standard de paiement européen qui commence à affoler les PME.